“Journal”
un avantage de la formule “blog” est que je peux corriger des coquilles que je découvre après coup… Quand j’envoyais la page quotidienne, évidemment, ce n’était pas possible ! Maintenant je peux intervenir quand je le veux.
Médecine
Affreuse journée, hier. partis à 16h pour mon RV à 17 h 15 à l’Hôpital de Saint-Affrique, nous ne sommes rentrés à la maison qu’à onze du soir…
Un résultat, quand même : le “scanner” a révélé que j’avais bel et bien une fracture, et même deux ! Dans le bas du bassin, côté gauche, qui est bien celui dont je souffre…
Il aura fallu presque deux mois pour que l’on constate ce dont je me doutais… et de toutes façons, m’a-t-on dit, il n’y a rien à faire, cela se répare tout seul, mais c’est très long… et probablement encore un peu plus que la normale du fait de mon âge “avancé”…
Mais la suite fut assez ubuesque : tout d’abord un vieux toubib, fort aimable vient nous dire que l’image fournie par le scanner ayant montré – paraît-il – un anévrisme sur mon artère fémorale, il faudrait me faire un “examen complémentaire”, après une injection (non-létale, ouf!). Mais avant cela, il faut me faire une analyse de sang… et malheureusement, cette analyse ne peut être faite ici, à cause du manque de personnel. Mais qu’à cela ne tienne, il a tout prévu, l’Hôpital de Millau est prévenu, nous pouvons nous présenter aux urgences, et après analyse de sang, ils me feront le scanner “après injection”. Nous étions venus spécialement à Saint-Affrique parce que Mireille y avait obtenu un RV bien avant celui que proposait Millau… Mais voilà, à Saint-Affrique, ils n’ont pas tout ce qu’il faut…( On se croirait au Maroc, autrefois…quand il fallait aller soi-même acheter une plaque-photographie si on voulait une radiographie!)
On rentre donc à Millau. On poireaute une heure dans la salle d’attente des “urgences” (le nom m’a toujours paru fort mal choisi…)
Enfin on m’appelle, on me transporte sur un lit dans une autre pièce, on me déguise en malade avec une sorte de chemise dont il s’avère ensuite que je l’ai mise à l’envers, ignorant tout des usages hospitaliers; on me farfouille douloureusement le dessus de la main, et on m’enfile une aiguille “longue comme ça”, reliée par un tube en plastique à un récipient en plastique, vide, au-dessus de ma tête… en termes savants : un cathéter.
Me voilà prisonnier. Comme je souffre beaucoup d’être allongé sur le dos, je parviens tout de même à me redresser pour m’asseoir, heureusement que ma "chaîne" permet ce mouvement ! Et j’attends… au bout d’une heure, je n’en peux plus, je voudrais au moins mon téléphone, resté dans mon sac en bas… je m’enhardis à appuyer sur le bouton rouge qu’on a laissé près de moi « pour appeler en cas de besoin ». Et je note que personne n’est venu avant un bon ¼ d’heure… le temps de trépasser une bonne dizaine de fois !
Mais ma prière est exaucée, et Mireille a été autorisée à me rejoindre. C’est déjà mieux. Un heure plus tard encore, le médecin arrive et nous informe qu’en fonction des résultats de mon analyse de sang, il n’est pas possible de procéder à “l’injection”, maintenant, et que le passage au scanner est annulé pour le moment, qu’il faudra faire et ceci et cela…
Nous sommes rentrés. Seul résultat de tout cela, la double fracture pour laquelle il n’y a rien d’autre à faire qu’à attendre…
Ce matin, pendant que je dormais encore, Mireille a eu au téléphone divers services hospitaliers, qui m’ont proposé plusieurs RV avec des chirurgiens susceptibles de m’opérer de mon “anévrisme”, après un tas d’examens, bien entendu.
J’ai dit à Mireille d’annuler tout ça. Qu’on me laisse vivre en paix… On verra plus tard.
Un mois ou presque après ma chute, conclusion : La médecine ne vous soigne pas pour ce que vous avez, mais pour ce que vous pourriez avoir…
Velo-trott
Nous sommes allés déjeuner au « Zeste » Mireille avec son vélo et moi sur ma trottinette. Une sorte de revanche sur les Blouses blanches... C’était le titre d’un livre qui fut un des premiers “best-sellers”, dans les année 50… au point que ma sœur Janine, je m’en souviens, l’avait acheté, elle qui n’était pas particulièrement une grande lectrice… de même qu’elle avait acheté, “Paroles” de Prévert, j’en revois encore très bien la couverture… et je l’avais dévogneusementré, moi aussi, grâce à elle, nous nous en déclamions des passages, j’en sais encore des bribes…
Debout devant le bar,
Un grand plombier-zingueur
Habillé en dimanche, et pourtant c’est lundi…
et l’émotion m’étreint, en me récitant cela… ma soeur, à qui je tirais les cheveux, quand je parvenais à la coincer près de la porte de la cuisine, là où était accroché, derrière des vêtements, le martinet, dont nous avions soigneusement coupé aux trois-quart les lanières… bien qu’il n’ait jamais servi, je dois le dire !
Je suis toujours frappé de constater, à cause de l’âge peut-être, combien ce sont les souvenirs les plus anciens qui me “reviennent” si souvent, et avec tant d’acuité…et je préfère, – ô combien ! – me remémorer cela, plutôt que de la revoir, sur son lit de douleurs, criant, « je veux mourir ! », à Saint-Brice, où nous étions passés la voir, quelques jours avant qu’elle ne disparaisse…
On dit que les vieux “retombent en enfance”… il y a du vrai, là-dedans, au moins en ce qui concerne la mémoire ! Du moins seulement, pour moi, je l’espère, il me semble…
Balitrand
Il fait vraiment très chaud, aujourd’hui. Et je ne vais pas tenu très longtemps sur la terrasse, à écrire cela… j’aime pourtant beaucoup être dehors,d’autant qu’il n’y a pas de bruit dans le parc !
François a répondu à mon dernier courriel en me disant que je devrais donner des nouvelles de ma santé, eh bien! Avec ce “Journal”, je crois que c'est fait!
Et le taper sur “iPhone”, même avec le clavier « BlueTooth » est quand même pénible… Cette fois j’ai pris l’ “iPad” , et là, c’est assez confortable.
Canyelles
Dans un peu plus de 15 jours, maintenant nous partirons là-bas. J’appréhendais beaucoup ces vacances, avec mes difficultés à me déplacer… mais maintenant que le mal est enfin identifié, et que je sais qu’il n’y a qu’à attendre que ça se « recolle » tout seul… Pour l’anévrisme… On verra ça plus tard. D’autres examens sont nécessaires, pour préciser, d’après le rapport détaillé qui m’a été remis. Peut-être faire un « IRM », cette fois.
Nous emmènerons la trottinette – la grosse – et avec elle, pas de problème pour aller jusqu’à « chez Paquito » : je sais qu’elle montera sans difficulté la pente. Je serai tout de même content de pouvoir contempler la mer… elle,au moins, ne vieillit pas ! Où du moins, si peu, à l’échelle humaine…
Il faut que nous prévenions nos amis René et Flo que nous n’y serons pas le 21 comme prévu d’abord. Si j’ai bien compris leur dernier message, ils ne seront pas là ce jour-là, mais c’est sans importance : nous les verrons dès qu’ils seront rentrés. Quandt à monter le grand escalier qui même jusqu’à chez eux… Je ne suis pas sûr de vouloir le faire encore : je ne dois pas retarder l’amélioration par trop d’efforts.
Tocqueville ?
Après Onfray, je n’ai plus envie de me remettre à Gibbon… C’est très ennuyeux, dans la mesure où cela ne m’apprend pas grand-chose que je ne sache déjà. Et même en anglais, je ne lui trouve pas un style particulièrement remarquable. Rien ne vaut Chateaubriand !
Peut-être reprendre Tocqueville ? Relire ce qu’il dit des américains de son époque me semble plus intéressant en ce moment. Je suis très tenté de le lire dans la très belle édition ancienne achetée un jour chez un bouquiniste…Mais trois gros volumes à emporter… Je crois que je me contenterai de la version « Kindle ». Je vais de suite jeter un coup d’œil dans les différentes éditions que j’en ai.